Agence SINE QUA NON – Février 2011 – PACAMAMBO

PACAMAMBO de Wajdi Mouawad

Agence SINE QUA NON – Février 2011

« Après avoir présenté trois lectures la saison passée au Théâtre des Sources de Fontenay-aux-Roses de sa création Pacamambo, Valérie Castel Jordy proposait cette saison d’avancer plus avant dans le projet en offrant une mise en espace aboutie des cinq premières scènes qui composent l’ouvrage.

En résidence à l’Espace Culturel Boris Vian des Ulis, elle a désormais une voie tracée pour une mise en scène minimaliste qui met en valeur de manière forte le texte de Mouawad.

L’exercice est ardu, semé de pièges, et elle dépasse avec une aisance désarmante les lieux communs et autres banalités du genre, tant sa connaissance du sujet et son empathie avec le texte sont évidentes.

D’une part, le sujet est encore tabou puisqu’il est question de mort, et ce n’est jamais simple de s’emparer de sujets tus, d’autre part, nous naviguons dans différents lieux tous plus angoissants ; le cabinet du psychiatre, la cave où s’enferme Julie avec sa grand-mère décédée, Marie Marie…

C’est également un exercice difficile et exigeant car Mouawad introduit des protagonistes qui n’existent que dans le monde fantasmagorique que se construit Julie. Sans compter, les temps de l’action qui nous baladent entre passé et présent.

Plusieurs lieux, plusieurs temps d’action, plusieurs personnages, tous de différentes générations…

C’est sans oublier le Gros, personnage incongru, compagnon fidèle de Julie, qui n’est autre que son chien, mais qui incarne le médium doué de paroles, telle la symbolique du passeur entre la défunte grand-mère et Julie…

Et pourtant, Valérie Castel Jordy réussit à faire résonner avec justesse et élégance les propos de Mouawad, car sa mise en scène est sobre et nous permet d’entendre toutes les nuances du texte. La direction d’acteurs est précise, ciselée, sans concession, et les comédiens – justes, précis, émouvants – sont entièrement habités par leurs personnages, ils nous permettent d’entendre toute la musicalité du texte et d’en amplifier d’autant son propos.

C’est magistral, et plus que prometteur, puisqu’il reste encore quelques mois avant les premières de la création. »

Marielle Carteron, Agence SINE QUA NON

Ce contenu a été publié dans Presse, avec comme mot(s)-clef(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire