Biographie de Paul Claudel

« Les pauvres amoureux qui dans leur coin continuent à s’embrasser sans souci de ce qui se passe autour d’eux ! » écrit Camille Claudel en 1905. « Vertumne et Pomone »

Paul Claudel (1868-1955) est dramaturge, poète, essayiste et diplomate français. Il fut membre de l’Académie française en 1946. Il était le frère de la sculptrice Camille Claudel.

Paul Claudel découvre Arthur Rimbaud par les Illuminations. Il qualifia ce jeune poète de « mystique à l’état sauvage » et laissera une trace éclatante de ce passage dans Tête d’or.

Le jeune Paul Claudel, selon ses dires, baignait dans « le bagne matérialiste du scientisme de l’époque ». Il se convertit au christianisme en assistant aux vêpres à Notre-Dame de Paris le 25 décembre 1886. Sa foi devient dès lors essentielle dans son œuvre qui chantera la création. Cette communion de Claudel avec Dieu a donné ainsi naissance à près de quatre mille pages de textes. Il y professe un véritable partenariat entre Dieu et les êtres, dans son mystère et dans sa dramaturgie, comme dans et L’Échange, L’Annonce faite à Marie et Le Soulier de satin.

D’origine bourgeoise provinciale, il habite à Paris avec sa mère et sa sœur de 1882 à 1892. Sa vie de diplomate, de 1893 à 1936, le conduit à séjourner presque constamment à l’étranger dans divers pays, consul de France à Prague, Francfort, Hambourg, puis en Chine à Fou-Tcheou (Fuzhou) et à Tsien-Tsin (Tianjin), ministre plénipotentiaire à Rio de Janeiro, à Copenhague, ambassadeur de France à Tokyo de 1921 à 1927, à Washington, enfin à Bruxelles, de 1933 à 1935, où se terminera sa brillante carrière.

Au départ, il devait partir seulement pour cinq ans en Chine. En réalité, il y passera quinze ans. Lors de son deuxième séjour, il rencontre Rosalie Vetch qui devient sa maîtresse et disparaît peu de temps après. De retour en France, il est sauvé de son désespoir par l’écriture du Partage de Midi (1905) qui évoque ses aventures avec elle, excepté le troisième acte qui est imaginaire. Il se marie finalement avec Reine Sainte-Marie-Perrin et repart avec son épouse en Chine où il écrit beaucoup.

La vie littéraire de Claudel, qu’il avait conduite parallèlement à sa carrière diplomatique, s’épanouira, au terme de son rôle de diplomate, dans sa propriété de Brangues, aux confins de la Savoie et du Dauphiné. Cette constante méditation sur la parole, qui commence avec son théâtre et se poursuit dans une prose poétique très personnelle, s’épanouit au terme de sa vie dans une exégèse biblique originale.

Principales pièces de théâtre de Paul Claudel :

1890 – 1894 : Tête d’or (première et deuxième version)
1892 – 1899 : La Jeune Fille Violaine (première et deuxième version)
1893 : La Ville
1894 – 1954 : L’Échange (première et deuxième version)
1906 : Partage de midi
1911 : L’Otage
1912 – 1948 : L’Annonce faite à Marie (première et deuxième version)
1918 : Le Pain dur
1920 : Le Père humilié
1929: Le Soulier de satin (créé partiellement en 1943 par Jean-Louis Barrault, en version intégrale au théâtre d’Orsay en 1980 ; la version intégrale a été reprise en 1987 par Antoine Vitez.)
1939 : Jeanne d’Arc au bûcher

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